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SANTE : Le Vidal se met au sport


SPORT. À côté du Vidal des médicaments, "bible" de tous les praticiens recensant les principaux médicaments disponibles, trônera bientôt un "Vidal" du sport. Cet imposant et inédit volume des activités sportives recommandées pour la santé se propose en effet de guider les médecins dans leurs prescriptions d'activité physique. Objectif : leur permettre d'établir un programme adapté à la motivation, aux goûts et bien sûr à l'état de santé de leurs patients. Le tout garantissant un maximum de bienfaits avec un minimum de risques.


L'ouvrage a été mis au point par les fédérations sportives. Ce "Vidal du sport" codifie la pratique d'un sport comme outil de soin. "Dès que je suis devenu le président de la commission médicale du Comité olympique en 2009, la constitution d'un ouvrage recensant toutes les indications et contre-indications médicales de chaque sport est devenue une priorité", dit le professeur Alain Calmat, ancien ministre et patineur de haut niveau (champion du monde en 1965 et médaillé d'argent aux JO de 1964, Alain Calmat fut député du Cheer puis de Seine Saint Denis, et ministre de 1984 à 1986, dans le gouvernement Fabius, ndlr). Cet ancien chirurgien a sollicité 160 professionnels, entraîneurs, médecins, représentant toutes les disciplines. Le résultat est un document disponible sur le site du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) recensant chaque geste, chaque entraînement pour toutes les pathologies qui ont été réparties en quatre grandes familles : diabète et maladies métaboliques, cancer, maladies cardiovasculaires, effets du vieillissement. Cet outil destiné à aider les médecins à définir les conditions de la pratique sportive pour leurs malades va être publié par la société Vidal qui édite le célèbre dictionnaire médical.

Les disciplines sportives sont classées par ordre alphabétique : de l'athlétisme - particulièrement concerné avec la marche nordique très prisée - au volley-ball. Pour l'instant, une vingtaine de fédérations ont rendu leur copie pour la première version du Médicosport-santé.

"Tout le monde se met au sport santé, avance Alain Calmat. Les fédérations ont intérêt à élargir leur recrutement, les médecins veulent être capables de répondre aux demandes de leurs patients, lesquels sont de plus en plus en recherche de thérapeutiques non médicamenteuses. Dans ce domaine, le sport a fait depuis longtemps la preuve de son efficacité". Un récent sondage indiquait ainsi que plus de 80 % des praticiens étaient favorables à la prescription d'activité physique.


Le Médicosport-santé sera diffusé auprès des médecins abonnés au Vidal


Un avis partagé par Vincent Bouvier, patron des éditions Vidal, éditeur entre autres du célèbre dictionnaire rouge des médicaments, qui a décidé d'engager sa maison dans l'aventure. "Avec le vieillissement de la population et le développement du nombre de sportifs en France, dont beaucoup tendent garder une pratique malgré la maladie, les besoins sont immenses", dit ce médecin qui salue le sérieux du mouvement sportif. Cinquante et une fédérations se sont ainsi dotées d'un comité sport-santé pour étudier les bienfaits spécifiques de leur sport.

"L'essentiel des informations ne peut provenir que de lui, or l'actualisation des données est essentielle dans notre métier", poursuit-il.
Vidal entend fournir dès la fin 2016 aux 150 000 médecins français (dont 55 000 généralistes) une version digitale du document du CNOSF.

L'édition augmentée des sports manquants sera disponible fin 2017. Cette option sera incluse dans les 20 euros du forfait mensuel facturé aux médecins pour accéder à la version digitale du Vidal des médicaments.

Les médecins disent oui au sport sur ordonnance
Les médecins libéraux sont enthousiastes à l'idée de prescrire sur ordonnance une activité physique. C'est le principal enseignement d'une étude menée fin octobre pour l'assureur santé Swisslife par l'institut Ifop. Réalisée par téléphone auprès de 603 praticiens, elle montre que 82 % d'entre eux approuvent. 74 % affirment même en avoir déjà établi au moins une fois cette prescription. Reste à régler la question du financement de cette activité. Pour près d'un généraliste sur deux (49 %), elle incombe à la personne concernée. En revanche, selon un sondage Sofres réalisé pour la Maif en juin dernier, les Français considèrent qu'une prise en charge par la Sécurité sociale (39 %) ou les mutuelles (35 %) serait justifiée.


Sources :
La lettre de l'économie du sport n° 1230 - Vendredi 22 janvier 2016
Science et Avenir - Sylvie Riou-Milliot - 15 novembre 2015





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