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PARIS 2024 : quelle organisation ?



Quelle organisation pour 2024 ?
En 2024, Paris accueillera les Jeux de la XXXIIIe Olympiade. Il reste donc sept années pour non seulement préparer l'organisation du plus grand évènement sportif mondial, mais aussi le faire rayonner partout en France. Quelle sera la gouvernance mise en place autour du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 ? Quel rôle et quelles opportunités pour les territoires ?


Questions à Denis Masseglia, Président du CNOSF.

Mercredi 22 novembre, à l'occasion du 100e Congrès des maires et présidents d'intercommunalités, vous avez participé à l'installation par Laura Flessel, Ministre des Sports, d'un Comité de pilotage sur la gouvernance du sport. Quel sera son rôle et pourquoi le lancer deux mois après le vote du CIO attribuant les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris ?

La nécessité de réformer le modèle de gouvernance du sport français s'impose depuis longtemps. Ce modèle date des années 1970 et n'est plus adapté aux réalités du jour, tant pour répondre aux exigences du haut-niveau que pour satisfaire les besoins du grand public et du mouvement sportif.
Dès mon premier mandat à la tête du CNOSF, j'ai fait de cette nouvelle gouvernance un objectif. L'obtention des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été 2024 a transformé cette volonté déjà partagée en une nécessité admise par tous. En cela, je me réjouis de la dynamique qui s'est rapidement enclenchée à tous les niveaux des acteurs du sport, mais aussi de l'Etat, pour repenser l'organisation du sport français.

« Co-construire un modèle offrant une autonomie accrue du mouvement sportif et des responsabilités réparties »

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a ainsi confié une mission en ce sens à la Ministre des Sports, Laura Flessel.
La constitution du Comité de pilotage en charge de la conduite de ce projet en marque la première étape. L'objectif est de co-construire un modèle offrant une autonomie accrue du Mouvement sportif et des responsabilités réparties avec l'Etat, les collectivités territoriales et les partenaires privés.
Pour cela, le Comité de pilotage a acté le fait d'organiser six séminaires thématiques au cours du premier semestre 2018. Il s'agit d'aller avec méthode, mais dans un temps accéléré, afin que les projets de loi pour le développement du sport dans la société, qui découleront de ces travaux, puissent être soumis au plus tôt. Ils fixeront le nouveau cadre institutionnel et organisationnel qui sera celui du sport en France dans la perspective de 2024, évidemment, mais avec la préoccupation de l'après-Jeux avant tout. 

Comment s'organise la gouvernance de Paris 2024 ?
Autour des parties prenantes que sont la Ville de Paris, l'Etat, la Région Île-de-France, la métropole du Grand Paris, le Comité Paralympique et Sportif Français et le CNOSF, deux entités vont être prochainement constituées pour répondre à deux missions spécifiques.
Dans les prochaines semaines, la dissolution du Groupement d'intérêt public qui a conduit la candidature sera suivie par la création, prévue par la Charte olympique, du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques, le COJO.
Celui-ci sera constitué sous la forme d'une association, au sein de laquelle le mouvement sportif sera majoritaire, et qui sera présidée par Tony Estanguet, dans la continuité de ses fonctions exercées au sein de la candidature.
Le COJO sera en charge de l'aspect organisationnel des Jeux, en liaison avec le Comité International Olympique et le Comité International Paralympique. Il pilotera la planification et la livraison de la manifestation olympique : organisation des compétitions, accueil des athlètes, des médias, etc.

« SOLIDEO sera un établissement public national à caractère industriel et commercial »
Une deuxième structure va voir le jour en 2018, nommée SOLIDEO, pour Société de livraison des équipements olympiques. Elle sera responsable de la réalisation ou de la modernisation de l'ensemble des ouvrages durables – les équipements sportifs, les transports, le village des athlètes, etc. – réalisés à l'occasion des Jeux, puis de leur reconversion au profit des habitants après l'évènement. C'est donc elle qui veillera au respect des délais de livraison, et assurera la planification de l'héritage de ces infrastructures.
SOLIDEO sera un établissement public national à caractère industriel et commercial (EPIC) qui sera présidé par Madame la Maire de Paris, Anne Hidalgo. Il rassemblera l'ensemble des acteurs publics engagés dans le projet Paris 2024.

Enfin, garant de la vision et de l'héritage de Paris 2024, un Conseil Olympique et Paralympique réunira les principaux partenaires pour assurer une étroite collaboration entre toutes les entités impliquées dans leur préparation.

En quoi consiste la Loi Olympique présentée par Laura Flessel en novembre 2017 ?
Emanation du contrat de ville hôte, la Loi Olympique et Paralympique est un instrument juridique qui garantit une préparation et une mise en œuvre optimale des Jeux. Les pays hôtes des Jeux Olympiques sont de fait amenés à réaliser, par une telle loi, des ajustements législatifs et réglementaires leur permettant d'honorer les engagements souscrits auprès du Comité International Olympique et du Comité International Paralympique au cours de la phase de candidature.
Le projet de loi a été présenté mercredi 15 novembre en Conseil des Ministres par Laura Flessel, Ministre des Sports, Sophie Cluzel, Secrétaire d'Etat auprès du Premier Ministre chargée des personnes handicapées, et Julien Denormandie, Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de la cohésion des territoires. Il garantit notamment les conditions d'une gestion maitrisée, définit l'organisation des différentes structures, précise la création de voies réservées au déplacement des services de secours et de sécurité, renforce la protection des propriétés Olympiques…

Cette Loi Olympique va reconnaître au CIO, à l'IPC et au COJO, la qualité d'organisateurs des Jeux. Elle va permettre d'adapter les règles d'urbanisme, d'aménagement ou de logement, de simplifier certaines procédures, de façon à éviter des retards dans la construction et, par voie de conséquence, des dépenses supplémentaires. Enfin, un volet spécifique relatif à la transparence et à l'intégrité des acteurs de l'organisation des Jeux confortera la démarche d'exemplarité de Paris 2024.

Concrètement, quelle seront les opportunités offertes par Paris 2024 pour les territoires ?
Le projet Paris 2024 a été pensé pour que la fête olympique se partage au-delà du Grand Paris et puisse se vivre sur l'ensemble du territoire national.

Bien sûr, il y a déjà les villes concernées directement par l'organisation de compétitions olympiques, Marseille pour la voile, mais aussi les huit stades non franciliens qui accueilleront des rencontres du tournoi olympique de football et bientôt un site dédié au surf.

« Développer, dans toute la France, des moments de partage autour de la pratique sportive et de l'Olympisme »

La préparation des Jeux va cependant générer une dynamique sportive sur tout le territoire, donnant ainsi l'occasion de faire de la France une Nation véritablement sportive.
A l'instar de la Semaine Olympique et Paralympique, qui sera organisée tous les ans de l'école à l'université, toutes les parties prenantes de Paris 2024, à commencer par le Mouvement sportif, feront en sorte de développer dans toute la France, des moments de partage autour de la pratique sportive et de l'Olympisme.

Ces sept années permettront en effet de faire rayonner l'Olympisme et ses valeurs partout en France et de faire du sport un élément éducatif, culturel et facteur de santé.
Ils seront porteurs d'une dimension sociétale forte qui doit se diffuser dans tout le pays, en particulier en matière de citoyenneté ou de prise en compte du handicap.
En coordination avec le Mouvement Olympique et sportif local, les territoires seront des acteurs essentiels des projets d'héritage Olympique, qu'ils soient sportifs, éducatifs, socio-culturels, environnementaux, économiques et urbains.

L'accueil des compétitions préolympiques et des bases de préparation des délégations en amont des Jeux impactera aussi directement les territoires.
Pour un pays organisateur des Jeux, les années précédant les Jeux amènent des test events qui permettent d'apprécier la capacité du site et de l'organisation à répondre au défi Olympique. Surtout, de nombreuses délégations étrangères vont se rendre en France pour repérer d'éventuelles bases arrière, permettant d'accueillir des stages de préparation ou d'acclimatation avant les Jeux.

« L'accueil des compétitions préolympiques et des bases de préparation des délégations en amont des Jeux impacteront aussi directement les territoires »

Comme lors des Jeux de Londres en 2012, les Régions et le Mouvement sportif se mobilisent pour proposer des équipements (CREPS) à même d'accueillir des délégations. Le Comité de candidature Paris 2024 avait par ailleurs déjà effectué le recensement d'infrastructures sportives susceptibles de pouvoir accueillir, partout en France, des délégations étrangères en préparation. En ce sens, des réflexions sont en cours concernant un appel à projet en direction des collectivités territoriales par le COJO suite à sa création au premier trimestre 2018.

Enfin, puisqu'après tout les Jeux sont d'abord une célébration, il s'agira de faire en sorte que cette fête Olympique se vive sur tout le territoire.
Le relais de la flamme sera évidemment une occasion d'animer la France, tout en mettant en valeur notre patrimoine. Au-delà, il reviendra au Mouvement sportif, en lien avec les collectivités territoriales de conduire, en amont, durant et après les Jeux, une politique événementielle « Olympique » audacieuse.

Le programme Marketing
Le programme marketing du Comité d'organisation des Jeux Olympiques sera négocié avec le CIO au cours du premier semestre 2018, après la délégation de certains droits marketing et juridiques nationaux vers le COJO.
En ce sens, l'ensemble des contrats de partenariats établis par le CNOSF pour l'Olympiade prendront fin au 31 décembre 2018, date à laquelle sera mis en place un programme marketing conjoint. Cette évolution impactera l'ensemble des CDOS/CROS/CTOS.

De plus, face au risque d'ambush marketing durant cette période et conformément à l'article 2 des statuts des CDOS/CROS/CTOS, chacun des acteurs du mouvement Olympique et Sportif devra être particulièrement vigilant à la protection des symboles Olympiques et de la marque Paris 2024.
Afin d'accompagner le réseau territorial, le CNOSF mène dès à présent des réflexions sur les moyens d'assurer les ressources du Mouvement Olympique et sportif jusqu'en 2024 et le développement du programme territorial post-Jeux Olympiques.


Source : CNOSF